La Belgique à la veille d’un vote décisif
Demain, les Belges iront aux urnes en espérant mettre fin à la crise politique que connaît le pays. Le pays, divisé en trois régions que sont la Wallonie, les Flandres et Bruxelles depuis 1994 (date à laquelle la Belgique est devenue un Etat fédéral), doit en effet faire face aujourd’hui à des rivalités internes et des divergences nombreuses. On estime même que 10% de la population pourrait ne pas se rendre aux urnes, même si le vote est obligatoire en Belgique.
Ainsi, le 22 avril dernier, face aux scissions internes entre Flamands et Wallons, le gouvernement d’Yves Leterme avait présenté la démission de son gouvernement. Les néerlandophones flamands réclament une plus grande autonomie et une moindre assistance financière vis-à-vis de la Wallonie, qui souffre économiquement. Mais certains revendiquent même l’indépendance totale des Flandres, ce qui donnerait tout simplement lieu à la disparition de la Belgique, 180 ans après sa création. De leur côté, même si les francophones sont majoritairement favorables au maintien de la Belgique actuelle, certains demandent le rattachement de la région wallonne à la France. Même le roi, Albert II, n’est pas en mesure de mettre fin à cette crise interne. Finalement, le seul lien existant entre Flamands et Wallons est en réalité la volonté de conserver la capitale, Bruxelles (ville francophone à plus de 80%), que ni les uns ni les autres ne veulent perdre. Or, la Nouvelle Alliance Flamande (N-VA), favorable au confédéralisme et à davantage d’autonomie pour la région flamande, est créditée d’environ 25% des intentions de vote dans cette région, ce qui lui permettrait d’être le premier parti belge. Bart de Wever, qui dirige la N-VA, stipule par ailleurs que la Belgique est vouée à « s’évaporer ».
La formation d’un gouvernement va donc s’annoncer difficile, d’autant que d’autres partis prônent eux-aussi un gain d’autonomie pour la région flamande. Des semaines ou des mois pourraient s’écouler avant qu’un gouvernement ne prenne les choses en main en Belgique. La crise politique est donc loin d’être terminée en Belgique et beaucoup de Belges sont désormais convaincus de l’éclatement à venir de leur pays. Or, le 1er juillet prochain, la Belgique prendra les rênes de l’Union Européenne et présidera le Conseil de l’Union européenne. Au moment ou l’Europe traverse une crise économique et monétaire sans précédent, l’idée qu’un pays politiquement déstabilisé en prenne la direction ne peut qu’inquiéter…